dimanche 6 avril 2008

Témoignage de la fermeture de l’Accueil Sympa – Vaise

L’Accueil Sympa ? C’était 15 algecos blancs alignés sur un terrain vague. Une structure d’hébergement d’urgence bien connue des gens de la rue, qui fonctionnait sur un mode « provisoire » depuis plusieurs années. Le terrain appartenait au Grand Lyon. La gestion quotidienne et l’encadrement étaient assurés par l’Armée du Salut.

Le propriétaire du terrain, le Grand Lyon, a préféré vendre… Dans quelques mois, une surface de vente flambant neuve remplacera un établissement qui fournissait un accueil inconditionnel à 60 personnes.

Au centre de la cour, les derniers occupants observent, résignés et peu bavards, les allers-retours des sacs plastiques contenant leurs biens, de l’algeco à la benne à ordure. Ils auront gardé l’essentiel à leurs côtés, pour repartir… mais où ? Les responsables de l'Armée du Salut nous assurent que des solutions d'hébergement ont été trouvées pour tous les occupants, mais les précisions restent très floues. Les occupants, eux, ne savent pas où ils pourront dormir ce soir.

60 places d’hébergement ferment aujourd’hui, alors que le système est saturé et que beaucoup d’autres fermetures sont annoncées dans les jours à venir. Et recommence la galère de l’hébergement d’urgence : appeler le 115, plusieurs fois, afin d’obtenir -ou non- une place dans un centre, mais de toutes façons pour 3 jours maxi, et recommencer, recommencer…

Peu de personnes étaient présentes pour soutenir les ex-occupants. Il faut pourtant continuer à se mobiliser, témoigner de l’urgence de la situation et médiatiser ces fermetures qui s’enchaînent, afin que les populations les plus précaires ne soient pas victimes d’une telle dégradation de leurs conditions de vie.

PS : Dans la nuit du 7 au 8 avril, le 115 a été contraint du refuser 89 demandes d'hébergement d'urgence, dont 18 personnes qui provenaient de l'Accueil Sympa : on est donc loin des propos rassurants des responsables de l’Armée du Salut lorsqu’ils nous affirmaient que tout le monde serait relogé…

François Faller

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