L’ETAT, HORS LA LOI à LYON :
PAS DE FERMETURE D’HEBERGEMENT
SANS SOLUTION DURABLE POUR LEURS OCCUPANTS!
A Lyon, 219 places d’hébergement seront fermées ou supprimées dans 7 structures au mois d’avril. Plus de 200 personnes, vivant seules ou en famille, seront ainsi remises à la rue dans les prochaines semaines sans aucune proposition claire de relogement.
Elles auront pour unique perspective l’appel au 115, un dispositif pourtant déjà saturé qui refuse chaque soir en moyenne 50 personnes[1]. Dans la nuit du lundi 7 avril 89 personnes ayant sollicité le 115 sont restées sans offre d’accueil[2]. Ces chiffres risquent d’augmenter dans les jours et semaines à venir au vu des nouvelles fermetures et suppressions de places d’hébergements.
Cette situation va à l’encontre de la loi sur le Droit Au Logement Opposable (loi DALO du 5 mars 2007 dont l’application est garantie par l’Etat), en particulier son article 4 qui stipule que : « toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation ». Ces remises à la rue constituent également une violation de la Charte européenne des droits de l’Homme dans la Ville signée par Lyon en juin 2002.
En conséquence, les signataires :
- exigent dès aujourd’hui un moratoire des fermetures d’hébergements d’urgence ;
- demandent des solutions de relogement pour les personnes et familles dans le cadre d’un travail concerté entre associations de terrain, structures d’hébergement et instances publiques ;
- défendent une prise en charge adaptée des populations précaires à Lyon dans le cadre de l’application de la loi DALO.
Plus largement, les signataires :
- regrettent le manque de concertation préalable et l’approche purement gestionnaire qui prévaut de plus en plus dans la prise en charge des populations précaires ;
- affirment leur soutien aux travailleurs sociaux et équipes de terrain dans leur travail quotidien rendu encore plus difficile dans les circonstances actuelles.
Nous n’acceptons pas la remise à la rue de personnes ayant obtenu un hébergement provisoire. Nous soutiendrons les actions d’occupation et dénoncerons systématiquement les fermetures sans solution prévue.
[1] Statistiques du 115 : moyenne générale sur 2007
[2] statistiques 115 du 7 avril 2008
Voir le Fichier : CommuniquedePresse-PersonneDehors.pdf
Voir le Fichier : CommuniquedePresse-PersonneDehors.doc